Logement recherché

Personne avec sensibilités environnementales cherche un toit en Estrie : appartement, chambre, maison à partager, dans un environnement sans fumée ni animaux à l’intérieur. 819 674 0576, Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

 

Fausse représentation dans le domaine des produits domestiques « écologiques ».

Plusieurs consommateurs soucieux d’éviter tout produit toxique dans leurs savons à vaisselle ou à lessive ont vécu déception et surprise en se retrouvant avec des vêtements fortement imprégnés de fragrance synthétique. C’est ainsi que des amis de personnes envirosensibles qui ont eu la délicatesse de changer de marque de savon à linge pour les accommoder les ont involontairement rendues malades! Des colocataires s’approvisionnent en produits écologiques pour nous accommoder et gaspillent leur argent quand nous devons leur demander de cesser de les utiliser.

La marque québécoise la plus vendue de ces produits « verts » se donne la mention « hypoallergène » sur son étiquette. Il s’agit de fausse représentation puisqu’il est reconnu que les fragrances synthétiques (à base de produits pétrochimiques) sont une cause d’asthme et d’allergies. Une autre marque vendue à fort coût par un réseau de distribution à paliers multiples se montre aussi délinquante. Ces produits sont fabriqués aux Etats-Unis et les clients sont incapables d’avoir l’heure juste quant à la vraie liste d’ingrédients de leurs produits. Une autre compagnie québécoise familiale de produits de nettoyage ajoute également des produits synthétiques à certains de ses mélanges. Cela crée de la confusion.

Mais le nez et surtout, les symptômes des envirosensibles ne les trompent jamais, ce qui peut parfois donner lieu à des discussions pénibles avec l’entourage convaincu de l’honnêteté de ces compagnies, et qui met en doute les avertissements des gens sensibles. Pour nous, ce problème est plus compliqué que de s’attaquer aux compagnies ouvertement « chimiques » des supermarchés.

De plus, ces fragrances contaminent la nourriture sèche dans les entrepôts ou sur les tablettes des magasins d’aliments naturels. Les galettes de riz en particulier, peuvent goûter le parfum ou l’assouplisseur, comme plusieurs d’entre nous l’avons constaté! (C’est également le cas dans les supermarchés.)

Évidemment, plusieurs marques de produits de soins corporels vendus dans ces magasins contiennent également des parfums synthétiques, sans compter les encens qui parfument la place!

Que faire?

1- Bien lire les étiquettes. Le mot fragrance indique un parfum synthétique. Si l’étiquette est incomplète comme dans le cas des produits américains, passez à l’étape qui suit.

2- Fiez-vous à votre odorat et à vos réactions, même si l’entourage invalide celles-ci. Ouvrez le contenant au magasin si la chose est possible. Si quelqu’un achète le produit pour vous, humez-le avant toute utilisation, de façon à pouvoir le rapporter au magasin si besoin est.

3- Faites part de votre insatisfaction aux gérants ou propriétaires de magasins d’aliments naturels. N’hésitez pas à retourner un produit qui vous a causé des désagréments. Téléphonez également aux compagnies concernées.

4- Pour la fausse représentation, vous pouvez porter plainte à Industries Canada, au bureau de la Publicité trompeuse : 1 800 348 5358.

5- Consultez notre liste de marques fiables et contactez-nous pour que nous puissions l’allonger grâce à vos découvertes.

LISTE DE MARQUES FIABLES

Pour l’instant, nous n’avons trouvé que 2 marques au-dessus de tout soupçon :

Nature Clean, qui fabrique toute une gamme de produits de nettoyage et de lessive.

Laboratoire deMonceaux : Entreprise québécoise. Leurs produits contiennent des huiles essentielles mais pas de fragrances synthétiques. Il est cependant possible d’avoir des versions neutres en commandant les gros contenants.

Nous avons besoin de votre contribution pour enrichir notre liste qui inclura les produits de nettoyage et de soins corporels.

Jacinthe Ouellet
Octobre 2007

Ce texte peut être reproduit à des fins éducatives, à condition de citer le nom de l’auteure et l’adresse du site.

 

RESSOURCES EN HÉBERGEMENT ET LOGEMENT POUR PERSONNES ATTEINTES DE SENSIBILITÉS À L’ENVIRONNEMENT

 

Sections

1- Appel à tous

2- Objectifs du projet Toit-Santé

3- Offre en hébergement/logement

4- Matériaux/mesures

5- Guide visite/sélection

6- Babillard Toit-Santé


APPEL À TOUS

Votre aide nous est précieuse et indispensable. Vous pouvez :

  • participer à notre banque de ressources d’hébergement et de logements décrite ci-bas;
  • effectuer une visite des lieux qui seront proposés pour notre banque de ressources;
  • effectuer une pré-visite d’un logement (faisant ou non partie de notre banque) pour une personne envirosensible. Ce geste peut épargner un voyage inutile à une personne vivant en région éloignée du lieu où elle souhaite déménager; il peut lui éviter des réactions pénibles pouvant survenir lors de la visite d’un logement qui comporte un ou des irritants (voir les détails dans le Guide pour la sélection et la visite d’un logement, pré-visite par un tiers).Vous pourriez aussi offrir l’accompagnement lors de la visite du logement, un événement très stressant pour l’envirosensible;
  • offrir de l’aide pour l’aménagement du logement d’une personne envirosensible (menus travaux);
  • que vous soyez agent immobilier, entrepreneur en construction, rénovateur, initiateur de projets d’habitats, intéressé par le logement social ou la santé environnementale, ou mécène!…faites-nous parvenir vos idées et vos offres de collaboration à cette cause humanitaire.

 

Objectifs du projet Toit-Santé :

Établir une liste de critères environnementaux comme guide général pour un habitat « ultrasain »;

Encourager la population à offrir à la clientèle envirosensible des ressources d’habitats conformes à ces critères;

Constituer une banque d’habitats sains à partir des offres reçues (v. Babillard Toit-Santé);

Offrir un support aux envirosensibles dans la recherche ou l’aménagement de logements, par des conseils et en constituant une banque d’aidants.

Le projet vise à améliorer le sort des personnes envirosensibles dont la santé se détériore faute de logements adaptés à leurs besoins. Dans cette situation, tout changement positif est grandement apprécié. En tentant d’améliorer les conditions d’habitat pour ces personnes, nous ne pouvons peut-être toujours obtenir la «perfection», mais l’on peut considérer la chose sous l’angle suivant : si on donne une cote de 1 à 10 pour la qualité environnementale d’un logement, une personnes confinée dans un lieu « 3/10 » appréciera grandement de se retrouver ailleurs à « 7/10 ». C’est peut-être la façon la plus réaliste de voir les choses, du moins à court terme. Évidemment, cette évaluation est à la fois objective et subjective. Il existe des critères généraux non négociables, tels l’absence de moisissures, mais le degré de sensibilité aux différents matériaux varie beaucoup d’une personne à l’autre. C’est pourquoi les envirosensibles devront communiquer eux-mêmes avec les propriétaires afin de discuter de leurs besoins et vérifier si l’offre peut les combler, quels sont les accommodements possibles, etc. Nous ne pouvons assumer la responsabilité du résultat de ces démarches. Afin de réduire au minimum le risque de mauvais choix de logement et de réactions physiques lors de la visite, nous suggérons un guide pour la sélection et la visite d’un logement, nous faisons appel à des aidants pour des pré-visites et nous demandons aux envirosensibles de nous transmettre leurs commentaires sur les lieux visités ou habités afin de maintenir la qualité de notre banque d’habitats sains.

Nous espérons que ce projet aura comme effet secondaire de sensibiliser la population à l’importance de la qualité de l’air dans les maisons. En effet, les mesures appliquées pour remédier aux symptômes des envirosensibles deviennent des facteurs de prévention de problèmes de santé de toutes sortes. Le formaldéhyde, par exemple, peut causer une panoplie de maux dont la chimicosensiblité n’est qu’un parmi d’autres. Plusieurs occupants de maisons ou logements fraîchement rénovés avec des matériaux qui contiennent ce contaminant se sont retrouvés avec des maux de tête, problèmes respiratoires ou irritabilité d’origine mystérieuse. En fait, un certain nombre de personnes chimicosensibles relient l’apparition de leur condition à des travaux de rénovation. Le 16 février 2007, l’émission JE présentait un reportage sur les quantités excessives de formaldéhyde qu’émettent les matériaux d’agglomérés (bois pressé des meubles et armoires, planchers flottants). Contrairement aux pays européens, Santé Canada n’a jusqu’à présent émis aucune norme sur ce produit pourtant déclaré cancérigène.

Les restrictions au plan des matériaux laissent quand même un choix acceptable de produits généralement bien tolérés par les envirosensibles (voir notre liste de matériaux et de mesures pour l’aménagement d’un logement sain). N’hésitez pas à transmettre votre offre même si tous les critères ne vous semblent pas présents. Certaines personnes sont moins sensibles que d’autres. Également, plusieurs aménagements sont possibles afin de modifier de façon temporaire l’environnement d’un logis.

 

Types d’offres d’hébergement et de logement

Voici un guide général de mesures à appliquer selon l’offre que vous souhaitez présenter. Le lieu que vous comptez offrir ne doit pas se trouver à proximité d’une source majeure de pollution extérieure. Si les offres s’avèrent suffisamment nombreuses, nous élaborerons un questionnaire sur la description des offres.

1- Louer une chambre ou partager un logement :

Outre les matériaux et environnements acceptables énumérés dans notre liste, vous devrez accommoder les besoins de votre chambreur (ou, plus vraisemblablement, chambreuse) :

  • Utiliser des produits de nettoyage et de soins personnels non parfumés et non toxiques. Attention : certains produits dits naturels, écologiques ou « hypoallergènes » actuellement fabriqués au Québec contiennent des fragrances synthétiques et même de l’assouplisseur à tissus commercial. Vérifiez avec votre locataire quelles sont les marques de produits tolérés.
  • Ne pas avoir d’animaux dans la maison, sauf exception.
  • Maintenir un bon échange d’air et un taux d’humidité confortable.
  • Vérifier les sensibilités particulières de la personne : huiles essentielles, odeurs de cuisson, électrosensibilité, etc.
  • Permettre au candidat locataire, lors d’une seconde visite, de passer quelques heures, idéalement une journée sur les lieux avant d’y apporter ses effets personnels.


Il faut avoir l’esprit ouvert et être disposé à ce type d’expérience humaine. Lorsqu’ils sont à leur aise, les envirosensibles peuvent s’adonner à leurs activités sans avoir toujours leurs symptômes à l’esprit, ce qui peut en faire des colocataires tout à fait acceptables! L’auteure du site a vécu une expérience d’hébergement très enrichissante pour toutes les parties concernées, dans une maison écologique dont les propriétaires étaient intéressés à évaluer la salubrité de leurs matériaux d’après les réactions de leur invitée. Leur point de vue était le suivant : ce qui s’avère défavorable à une envirosensible n’est pas souhaitable pour eux-mêmes et leurs jeunes enfants. Nous avons ainsi identifié que l’un des deux finis à l’huile de lin, de qualité un peu moindre que l’autre, comportait une certaine toxicité. De cette expérience est née l’idée d’un projet d’évaluation des produits de finition écologiques, en collaboration avec Archibio.

Plusieurs édifices du patrimoine religieux (couvents et autres) sont présentement mis en vente au Québec. La majorité de ces bâtiments, avec leurs planchers de bois et leur chauffage à l’eau chaude, pourraient faire d’excellents centres d’hébergement ou maisons de chambres pour les envirosensibles. L’aspect architectural du patrimoine serait ainsi préservé.

Les centres d’hébergement d’urgence sont nécessaires dans chaque région du Québec (v. texte sur la crise du logement, pauvreté et errance).

2- Louer un logement

Une visite de 10 minutes ne peut donner un aperçu valable de la viabilité du logement. Idéalement, le candidat locataire envirosensible devrait, moyennant rétribution au propriétaire, passer plusieurs heures de suite, préférablement une journée complète, dans un logement avant de signer un bail. Évidemment, dans le marché courant de la location, ceci est rarement possible.

Les envirosensibles sont généralement des locataires méticuleux dans l’entretien de leur logis. Ils ne laisseront pas une fuite d’eau dégénérer en un nid à moisissures.

Les associations de propriétaires pourraient éduquer leurs membres et faire la promotion de la bonne qualité de l’air dans les logements avec les avantages reliés au fait d’avoir des locataires soucieux de leur environnement. Nous ferons connaître les associations qui démontrent ces préoccupations.

Aménager ou rénover un logement existant

 Essayer de conserver les structures originales qui sont en bon état, par exemple : garder les anciennes armoires de cuisine en bois ou contreplaqué au lieu de les remplacer par du bois pressé. Il peut en résulter des économies pour le propriétaire.

 Utiliser les marques de produits sains recommandés sur les sites Internet de la section Habitat - Sites et informations et dans notre liste de matériaux et de mesures pour l’aménagement d’un logement sain. Les guides de la SCHL seront très utiles à cet effet.

Une des formules idéales pour envirosensibles est le « bachelor » en annexe à une maison privée.

Si la Société d’habitation du Québec reconnaissait le handicap de l’hypersensibilté environnementale, les modifications au logement pourraient être effectuées avec le Programme d’adaptation du domicile de la SCHL (subventionné à 75% par ces fonds fédéraux), un avantage tant pour les locataires que les propriétaires.

Bâtir un immeuble à logements sain

Nous avons besoin que les entrepreneurs en construction bâtissent « sain », c’est dans l’intérêt de tous. Idéalement, un immeuble pour envirosensibles comporterait un nombre restreint d’unités, car on doit y respecter des règles strictes dans l’utilisation des produits de lessive et autres sources d’émanations.

Il faut créer des formules adaptées aux envirosensibles à faible revenu qui sont parvenus au bout de leurs ressources; ils sont prêts à divers compromis, comme habiter un espace plus restreint, quitte à entreposer leurs effets ailleurs. Diverses économies peuvent être réalisées dans la construction, par exemple en installant des tablettes au lieu des armoires de cuisine fermées, ce qui a l’avantage de diminuer la quantité de matériaux donc d’émissions de produits volatils.

Il y a place à beaucoup de créativité et d’innovations; nous comptons sur vos commentaires et suggestions. L’écolo est la voie de l’avenir et le marketing peut être axé sur cette force, avec une éducation bien ciblée.

3- Établissements touristiques 

Les taux d’allergies et d’asthme augmentant, les établissements touristiques ont intérêt à s’afficher « air pur ». Évitez les diffuseurs de parfums d’ambiance qui privent beaucoup de gens d’un séjour chez vous. Aucun client ne se plaindra de l’absence de diffuseurs. Si vous tentez de masquer une odeur désagréable, il vaut mieux corriger le mal à sa source.

Offrez une chambre pour envirosensibles, nettoyée avec des produits non toxiques, exempte de produits de toilette parfumés, avec literie lavée avec des produits écolo. Contactez-nous pour plus d’informations.

4- Autres possibilités

Vous pouvez offrir un espace de camping sur votre terrain ou un séjour pour électrosensibles dans un bâtiment sans électricité, afin de leur permettre de récupérer et refaire leurs forces.
 
Si vous partez en vacances, louez votre espace sain à un envirosensible. Même pour de courtes périodes, ce type de dépannage, qui permet de reprendre son souffle, est très apprécié.

Si vous souhaitez tenir compte des besoins des envirosensibles dans votre projet d’écovillage ou si vous démarrez une coopérative ou un organisme sans but lucratif pour un projet d’habitations saines subventionnées dans votre région, contactez-nous.

Faites-nous parvenir vos idées pour toutes autres solutions.

 

Liste de matériaux et de mesures pour l’aménagement d’un logement sain

Cette liste n’est pas exhaustive. Visitez les sites Internet de la section Habitat – sites et informations pour en savoir davantage sur les aménagements et matériaux sains.

Équipements

  • Ventilateurs de cuisinière et de salle de bain avec sortie extérieure.
  • Les systèmes de chauffage à l’huile ou au gaz sont à éviter.
  • Idéalement, un échangeur d’air récupérateur de chaleur avec tuyaux en métal (non en vinyle) et prise d’air éloignée d’une source de pollution (évent de sécheuse, sorties de ventilateurs et de l’échangeur, stationnement).
  • Assurer une bonne étanchéité des structures entre les différents logements.

Matériaux et finis acceptables

  • Les planchers en tuile de céramique, en bois franc plein (non plaqué, pré-verni de préférence), les tuiles ou prélarts de vinyle âgés de plusieurs années. Quant aux planchers flottants portant la cote E1, nous demandons aux envirosensibles de nous donner leurs commentaires sur ce matériau (voir notre Sondage continu).
  • Peintures sans COV (composés organiques volatils) : Écospec de Benjamin Moore, AFM…
  • Vernis à l’eau.
  • Les finis à l’huile de lin ont souvent des odeurs persistantes. Les huiles de chanvre ou d’abrasin (tung) semblent préférables, mais il reste encore beaucoup à tester dans ce domaine. Nous recherchons les commentaires d’envirosensibles qui ont expérimenté ces produits.

L’immeuble doit être « non fumeur ». Ceci est légal, comme l’a déclaré récemment la Régie du logement. « Non parfumeur » également, du moins en ce qui concerne les parfums d’ambiance. La promotion de l’immeuble peut être axée sur la santé et la qualité de l’environnement. Beaucoup d’asthmatiques réagissent à ces parfums (et beaucoup de gens en santé les détestent!).

 

Guide pour la sélection et la visite d’un logement

Les conseils contenus dans ce guide concernent la recherche d’un logement parmi l’ensemble des offres que l’on retrouve dans les journaux et sur Internet. L’interaction se fait alors avec des propriétaires qui, pour la plupart, ne connaissent pas les sensibilités environnementales et dont les logements contiennent souvent des irritants. D’où les multiples précautions énumérées ici. 

Avec le projet Toit-Santé, nous espérons épargner beaucoup de stress et de décisions désastreuses aux envirosensibles. Les propriétaires qui nous contacteront seront déjà ouverts au problème. Une bonne partie des irritants majeurs sera éliminée, facilitant ainsi la visite et la décision. De plus, il ne sera pas nécessaire de camoufler la condition de santé, faire semblant pour ne pas épeurer, limiter le nombre de questions, et ainsi de suite. Vos commentaires sur les lieux visités nous aideront à maintenir la qualité des offres.

1- Liste de questions au téléphone:

Les 4 premières questions permettent, à la première réponse non satisfaisante, de mettre fin rapidement à la considération de louer. Si un propriétaire s’impatiente du nombre de questions, ce n’est probablement pas un bon choix pour vous de toutes façons.

1- Le logement est-il présentement habité par un fumeur? Les logements voisins sont-ils « fumeur »?
2- Type de système de chauffage.
3- S’il y a lieu : puits artésien ou de surface? Les puits de surface sont à éviter. Fréquence de vidange de la fosse septique.
4- Emplacement du logement (nom de la rue, adresse si possible)
5- Âge de la maison.
6- Types de sous-sol, murs, planchers, fenêtres, armoires de cuisine, isolation. Âge des armoires de bois pressé, des planchers de vinyle, etc.
7- Ventilateurs de cuisinière et de salle de bains avec sortie extérieure?
8- Rénovation effectuées? Depuis quand? Intention de rénover? Y a-t-il des réfections de toiture, de la peinture de corridors ou de balcons en vue?
9- Les animaux sont-ils admis? Les locataires actuels en ont-ils? La présence d’animaux comporte le risque de traitements passés d’insecticides à puces dans le logement. Également, il arrive que les personnes très allergiques aux chats ne puissent habiter un logement où ceux-ci étaient présents.
10- Y a-t-il des problèmes d’insectes (fourmis ou araignées)? Dans le cas où des insecticides sont utilisés, la question posée de cette façon permet de le savoir. On s’empressera de vous « rassurer » en vantant l’efficacité des traitements. Même chose pour les « mauvaises herbes ». Ne pas demander d’abord si on utilise des pesticides, ce qui démontre une préoccupation et entraîne souvent une fausse réponse négative.
10-Orientation par rapport au soleil.

2- L’environnement

Vérifiez l’emplacement sur une carte : proximité de clubs de golf, d’entreprises polluantes? Les vents dominants transportent-ils des polluants? Est-ce une région problématique pour le radon? Téléphoner au bureau du ministère de l’environnement de la région, à la ville, etc.

Téléphonez aux compagnies de cellulaires pour connaître l’emplacement des antennes de ce secteur. Contactez la compagnie d’électricité pour connaître les lignes de distribution principales de cette ville. On les reconnaît à des boîtes carrées suspendues à certains poteaux (ne pas confondre avec les transformeurs ronds). Au deuxième étage d’un duplex situé face à l’une de ces lignes, l’auteure de ce texte a mesuré un champ de 13 milligauss en hiver (le maximum souhaitable serait de 2 ou moins pour les électrosensibles). Un bambin de 2 ans, asthmatique, dormait dans cet environnement. Dans le logement de l’auteure, à environ 30 m de ces fils, le champ ne baissait pas sous 1,5 – 1,8 milligauss, même en coupant le courant dans la maison. La « moyenne d’ambiance » dans une maison (pas à proximité des appareils émetteurs de champs) se situe généralement sous les .5 milligauss.

Sur place (lors de la pré-visite par un tiers ou lors de votre visite):

Essayez de trouver un gaussmètre pour mesurer les champs électromagnétiques aux alentours du logement. Vérifiez les irrégularités dans la disposition des fils électriques sur la maison. Certains bâtiments à Montréal reçoivent une surcharge afin d’éviter de disposer des poteaux à des endroits particuliers.
 
Marchez dans le quartier et vérifiez l’apparence de la pelouse des voisins. Certains herbicides et insecticides sont encore permis et plusieurs villes n’ont pas de réglementation à cet effet. L’absence de mauvaises herbes est mauvais signe. Si cette investigation se fait en saison d’épandage, essayez de l’inclure dans la pré-visite par un tiers (section suivante); sinon, portez un masque pour votre évaluation visuelle. Certains propriétaires épandent eux-mêmes, donc aucune pancarte n’est apposée. Au besoin, sonnez chez les voisins dont la pelouse est suspecte afin de poliment vous enquérir du traitement utilisé (pelouse, aménagements paysagers, arbres fruitiers). Soyez serein, ne montrez pas de signe d’anxiété. Y a-t-il des problèmes d’insectes dans le coin? Quelle compagnie les dessert, sont-ils satisfaits? Oui, tant mieux! Vous pourrez ensuite téléphoner à la compagnie et demander d’être avisé la veille de l’épandage. La coopération est généralement bonne.

Si vous percevez une ouverture face à l’abandon éventuel des pesticides chez ces voisins, offrez de leur fournir de l’information sur les substituts.

Vérifiez la présence de cheminées de poêles à bois aux alentours. Au besoin, demandez à ces résidents s’ils chauffent au bois à temps plein. ATTENTION : les poêles certifiés EPA peuvent aussi émettre des fumées nocives, dépendant de la sorte et de la qualité du bois utilisé.

Examinez l’apparence extérieure de l’immeuble. Y a-t-il des signes de négligence (gouttières pleines, bardeaux de toit qui décollent, fissures dans le solage, pourriture des structures en bois). Si l’extérieur est négligé, il y a des chances que l’intérieur ou les parties non visibles le soient aussi.

3- Pré-visite par un tiers

Essayez d’avoir quelqu’un qui effectuera une pré-visite pour vous. La personne doit avoir un sens de l’odorat en bon état! Elle vous donnera un compte-rendu des odeurs de parfum, moisissures, fumée, etc. Fournissez-lui une liste d’éléments visuels et autres à vérifier. Demandez-lui de se familiariser, avant la visite, avec l’odeur typique des armoires de bois pressé assez récentes.

Les problèmes de moisissures ne sont jamais dévoilés au téléphone. C’est pourquoi la pré-visite est si importante; elle peut épargner plusieurs jours de maladie à l’envirosensible. Il faut regarder sous les lavabos, autour des fenêtres, au sous-sol, aux plafonds (y compris ceux des garde-robes) et sur les murs, à la base surtout. Vérifiez le tour du bain, les fissures dans le mur de céramique de la douche ou le décollement des joints dans les tours de bain pré-moulés. Si les joints sont décollés, il y a de bonnes chances pour que le mur derrière soit moisi.

Vérifier tout signe de négligence dans l’entretien du logement (prises de courant délabrées, peinture ou planchers en mauvais état, coulisses d’eau dans la cuisine ou la salle de bains, etc.). Si une réparation doit être effectuée, s’enquérir de la date et, s’il y a lieu, de la méthode utilisée.

Souvent, des personnes bien intentionnées refusent de faire des pré-visites pour un envirosensible de peur de se tromper, rendre la personne malade, etc. L’aidant pour la pré-visite doit éviter de se sentir hyper-responsable du choix de la personne envirosensible quant au logement. Muni des meilleures instructions, il fera simplement son possible; s’il juge que le logement vaut la peine d’être visité, l’envirosensible est responsable de ses décisions. L’expérience démontre que dans la majorité de ces pré-visites, l’aidant dénombre suffisamment d’irritants pour ainsi épargner à l’aidé d’abîmer sa santé par une visite inutile. Ces visites sont donc EXTRÊMEMENT UTILES. Il doit être clair que l’aidé ne s’attend pas à ce que l’aidant ait des perceptions aussi aiguisées que les siennes durant une visite de logement.

4- Votre visite

La visite d’un logement est un événement très stressant pour un envirosensible. En plus des risques de réaction à l’environnement (d’où l’importance de la pré-visite par un tiers), son avenir prochain dépend du résultat de cette visite souvent trop brève. Si des éléments extérieurs le perturbent (propriétaire parfumé, bruit important dans le logement, etc.), il peut rater son évaluation. Essayez d’être accompagné par une personne calme et non émotive face à cette situation.

Essayez d’obtenir un rendez-vous à distance des heures de repas; les odeurs de cuisson pourraient masquer d’autres signaux. Apportez votre liste d’éléments à vérifier. Le stress, le peu de temps alloué ou les réactions à l’environnement peuvent entraîner des oublis. Ne donnez pas de détails superflus sur votre état de santé; il vaut mieux s’en tenir au minimum d’informations qui seront probablement nécessaires pour justifier un examen du logement plus minutieux que la normale.

Examen olfactif :
Demandez à démarrer le système de chauffage dans une aire de vie commune comme le salon ou la cuisine. Dans les logements qui ont déjà été habités par des fumeurs, l’intérieur des plinthes à eau chaude ou électriques ou autres appareils peut être contaminé par les dépôts de fumée. Demandez à démarrer l’échangeur d’air. Si les tuyaux sont en vinyle, comme c’est malheureusement souvent le cas, ils peuvent être contaminés par toutes sortes d’odeurs et de poussières, lesquelles peuvent persister même en changeant le filtre. Vérifiez l’odeur à l’intérieur des armoires de bois pressé. Expliquez simplement que vous faites de l’« asthme » et que vous réagissez au colles de bois pressé. S’il y a une odeur de moisissures dans la salle de bains mais qu’aucun indice visuel n’est présent, c’est peut-être le rideau de douche ou le mur derrière le tour du bain.

Si le logement est très en demande et qu’il n’y a pas de temps pour la pré-visite par un tiers, munissez-vous d’un masque pour votre visite et ne vous attardez pas sur les lieux si un irritant majeur est présent, sauf si vous êtes certain que cet irritant est ponctuel et disparaîtra avant que vous emménagiez ou peu après. Vous pouvez alors continuer la visite avec votre masque pour une évaluation visuelle, mais d’autres éléments olfactifs vous échapperont alors. Il est risqué de signer un bail dans de telles conditions. Si l’irritant peut être éliminé facilement, une seconde visite s’impose. Les nombreux candidats à un logement peuvent rendre cette option impossible. Situation frustrante.

Si aucun élément permanent, inhérent au logement, ne vous incommode à prime abord, tâchez d’avoir la visite la plus longue possible en jasant avec les locataires, le propriétaire. Pendant ce temps, le cerveau effectue ses prises de données sur l’air ambiant. Dès que vous sortez du logement, prenez un temps d’arrêt afin de vérifier vos réactions. Il est préférable de ne visiter qu’un seul logement par jour.

Mettez par écrit le résultat de toutes vos investigations. Selon l’importance que vous accordez à tel ou tel facteur, créez un système de pointage afin de comparer les logements. N’oubliez pas l’impression générale des lieux, comment vous vous êtes senti(e), l’attitude du propriétaire. Ces derniers éléments sont d’importants facteurs, car il faut accepter qu’au plan environnemental, on n’obtient jamais la perfection.

Ne soyez pas découragé(e) par toutes les étapes décrites ci-haut. Elles vous épargneront des stress futurs et de mauvaises surprises. Vous connaîtrez la plupart des irritants avant d’emménager et agirez en conséquence. Essayez d’avoir de l’aide pour tout ce processus. La recherche de logement est stressante pour n’importe qui, à plus forte raison dans cette situation si difficile. N’usez pas vos forces en essayant de tout faire seul(e).

 

Babillard Toit-Santé

Offres de babillard 

Sur ce babillard, nous afficherons :

Banque de ressources en habitat

1- Offres de logement et d’hébergement classées par régions. Nous avons besoin des commentaires positifs ou négatifs des envirosensibles afin de mieux connaître et de maintenir la qualité des offres affichées.

Si vous habitez un endroit sain et devez le quitter pour une quelconque raison non reliée à la qualité de l’environnement, veuillez nous en aviser avant que les lieux ne soient remis en location. Vous rendriez ainsi un grand service à un envirosensible en manque de logement.

2- Annonces de projets en cours pour offrir de l’habitat sain, en particulier du logement social.

Banque de ressources humaines

1- Aide sous forme de pré-visites ou accompagnement lors de visites de logement pour les envirosensibles, que ces logements fassent ou non partie de notre banque de ressources (les modalités de ces visites seront à discuter entre les parties concernées).

2- Aide pour l’aménagement du logement (menus travaux).

Nous afficherons également toute idée ou projet qui vise les mêmes objectifs que Toit-Santé.


Jacinthe Ouellet
Février 2007


Ce texte peut être utilisé à des fins d’information et d’éducation, à condition qu’il soit reproduit intégralement, avec mention du nom de l’auteur et de l’adresse du site Internet.

 

Pesticides : mieux mais pas parfait!

Les personnes hypersensibles aux pesticides épandus en milieu résidentiel peuvent-elles maintenant y vivre et déambuler en toute sécurité? Il semble que non. Le Code de gestion des pesticides du Québec, entré en vigueur en 2006, bannit une vingtaine d’ingrédients actifs (tels l’herbicide 2,4-D) mais de nombreux autres produits de synthèse sont encore utilisés. Si vous habitez une ville qui ne possède pas un règlement plus sévère que le Code, des herbicides font encore partie du traitement de routine des compagnies d’entretien des pelouses (le 2,4-D, facile à obtenir hors-Québec, peut être épandu frauduleusement car la plupart des villes n’ont pas les moyens de surveiller l’application du règlement). Sans oublier les insecticides pour le ver blanc. De plus, le Code ne vise que les pelouses et non les aménagements paysagers ni les arbres fruitiers. Enfin, tout règlement municipal prévoit des exceptions en cas d’infestation. Si vous êtes une personne vulnérable, renseignez-vous auprès de votre conseil municipal sur la possibilité d’obtenir une zone-tampon autour de votre domicile.

En marchant autour de votre résidence, notez les gazons « parfaits » (sans mauvaises herbes), tentez d’entrer en contact avec les propriétaires afin de connaître le nom de l’entreprise de traitement des pelouses. Contactez celle-ci et demandez d’être averti(e) la veille de l’épandage; demandez les noms des produits et faites des recherches sur leur toxicité. L’huile de Neem, par exemple, est un insecticide relativement inoffensif; la marque du produit vous renseignera sur la possibilité d’ajout d’additifs.

 

Ministère de l'Environnement du Québec

http://www.menv.gouv.qc.ca/pesticides/permis/code-gestion/liste.htm

 

Jacinthe Ouellet
Mai 2007


Ce texte peut être reproduit à des fins éducatives, à condition de mentionner le nom de l’auteure et l’adresse du site Internet.

 

Sections

1- Contexte

2- Options

3- Changements nécessaires 

 

« La  pauvreté est la pire des violences. »
Gandhi

Dans ce texte, nous donnerons un aperçu de la situation des envirosensibles québécois(e)s à faible revenu qui ont besoin de l’aide de l’état pour défrayer leurs coûts de loyer.

 

Contexte

Les programmes de logements sociaux sont administrés au Québec par une société gouvernementale, la Société d’habitation du Québec (SHQ). Les fonds pour ces programmes proviennent du gouvernement fédéral dans une proportion de 50 à 75%. Sur les formulaires d’application pour un HLM, par exemple, on retrouve les logos des deux sociétés partenaires, la SHQ et la SCHL – la Société canadienne d’hypothèques et de logement, laquelle gère directement le logement social dans les autres provinces.

Santé Canada, la Commission canadienne des droits de la personne et la SCHL reconnaissent depuis deux décennies l’hypersensibilité environnementale et les besoins spécifiques des personnes atteintes. Ainsi, en Ontario, des hypersensibles (ainsi nommés par la SCHL) ont pu bénéficier du programme d’adaptation du domicile (PAD) pour personnes handicapées (en logement privé) et modifier leur habitat conformément à leurs besoins. Au Québec, ces besoins spéciaux ne sont pas reconnus par le ministère de la Santé et des Services sociaux. Donc, bien que ce programme de la SCHL soit financé à 75% par des fonds fédéraux, il n’est pas disponible pour les hypersensibles du Québec. Pour la SHQ, l’inaccessibilité au logement pour cause de handicap se définit par une barrière physique (absence de rampe pour fauteuil roulant, etc.). On pourrait plaider qu’une mauvaise qualité de l’air rendant un logement inaccessible constitue une barrière physique bien réelle.

Voyons quelles sont les options des envirosensibles à faible revenu sur le plan du logement subventionné, celui dont le montant du loyer ne dépasse pas 25% des revenus du locataire.

 

Options

1- Les structures existantes :

Les HLM, administrés par les OMH (offices municipaux d’habitation), possèdent leur propre conseil d’administration et sont soumis au code de gestion de la SHQ. Les édifices sont de taille variable, comportant souvent un grand nombre d’unités. Le tabagisme y est endémique et la fumée envahit fréquemment les corridors et les logements voisins de ceux des fumeurs. On y utilise couramment des produits de ménage commerciaux, des parfums d’ambiance ou autres et des insecticides. Des travaux de rénovation (décapage et cirage de planchers, peinture, etc.) y sont régulièrement effectués.

Logements privés subventionnés : certains OMH administrent également des logements privés en collaboration avec leurs propriétaires. Cependant, depuis plusieurs années déjà, on n’ajoute plus de nouveaux logements à ce programme.

Pour s’inscrire sur la liste d’attente d’un OMH, il faut avoir résidé dans le territoire de cet OMH au minimum un an. Lorsque le candidat est sélectionné pour un HLM, il doit accepter le logement qu’on lui offre sous peine d’une radiation d’un an de la liste d’attente. On peut s’imaginer l’impasse pour un envirosensible à qui l’on fait visiter un appartement envahi par les odeurs de fumée ou de parfum.

Si le logement est accepté, qu’un bail est signé et que le locataire se rend compte par la suite qu’il doit renoncer au logement à cause d’une qualité de l’air qui aggrave lourdement son état de santé, les pénalités sont : 3 mois de loyer à payer à partir de la date de l’avis donné à l’OMH, plus 3 ans de radiation de la liste d’attente. Les OMH ont un certain pouvoir discrétionnaire dans l’application de ces règles. De petits OMH nous ont dit qu’en pareille circonstance, ils essaieraient plutôt, dans la mesure de leurs moyens, d’accommoder la personne en lui trouvant un autre logement plus adapté à ses besoins. Également, certains OMH en région seraient ouverts à la possibilité de ne pas appliquer la radiation d’un an de la liste lors de renonciation au logement au moment de la visite. Ces accommodements se feraient sur présentation d’une lettre médicale.

Les coopératives et les OBNL (organismes à but non lucratif) : ne comportent qu’un nombre restreint d’unités subventionnées. Même si leurs conseils d’administration gèrent des entreprises de dimensions moindres que les OMH, l’environnement de ces immeubles n’est pas nécessairement plus écolo que celui de la moyenne du parc locatif, à moins qu’un organisme particulier ne se donne une telle vocation – une tendance qui commence à émerger dans quelques nouveaux projets.

Accommodement difficile

Leur condition de santé exigeant des accommodements de la part des dirigeants (être prévenus en cas de travaux, pouvoir aérer le logement même par temps froid, etc.), la situation des envirosensibles en HLM peut devenir tendue, voire impossible, les gestionnaires ne souhaitant pas donner une apparence de favoritisme vis-à-vis d’un(e) locataire en particulier. Quant aux voisins, il est impensable de leur demander de modifier certaines habitudes de vie ou de consommation (tabac, parfums, insecticides, etc.). L’ensemble de ces conditions défavorables a déjà conduit certaines personnes à une dégradation sérieuse de leur santé, voire au décès.

Les OMH étant des entités autonomes, le département des plaintes de la SHQ n’a pas d’autre pouvoir que celui de faire des suggestions aux gestionnaires , de tenter une conciliation. Pour l’instant, rien n’est prévu au règlement en ce qui concerne les sensibilités aux produits chimiques. De plus, il semble exister un vide juridique autour des intoxications subies par les envirosensibles et causées par autrui, que ce soit par ignorance, négligence ou malveillance. Bien qu’elles pourraient équivaloir à des voies de fait graves par le tort parfois permanent qu’elles causent à la santé de la victime, ces actions ne sont pas sanctionnées. C’est la raison pour laquelle un environnement protégé est une nécessité. L’information aux gestionnaires serait utile et nécessaire, mais ceux-ci sont soumis à des pressions diverses et l’inconfort s’ensuit presque inévitablement. Pour l’instant, la direction de l’habitation sociale de la SHQ se dit incapable d’émettre des consignes à l’endroit des directions des OMH, la maladie n’étant pas reconnue par le ministère de la Santé et des Services sociaux.

Le PSL d’urgence

Il s’agit d’un programme de subvention au loyer privé réservée à des cas dits urgents comme la perte d’un logement due à une hausse de loyer excessive. La situation d’une personne dont la santé est gravement menacée dans un HLM, par exemple, n’est pas jugée urgente aux fins de ce programme; on considère que la personne a un toit et qu’elle est déjà subventionnée. Tôt ou tard cependant, le toit risque de devenir celui d’une chambre d’hôpital. Les risques de suicide sont également élevés dans ces circonstances.

De plus, rien n’est prévu pour les envirosensibles vieillissants ou en perte d’autonomie.
 

2- Nouveaux projets

La SHQ ne bâtit plus de nouveaux HLM. Présentement, pour obtenir un nouvel immeuble, les citoyens doivent former une coopérative ou un OBNL et présenter un projet qui sera soumis aux critères du programme AccèsLogis de la SHQ (les OMH peuvent également y participer). Le volet 1 de ce programme concerne une clientèle sans besoin particulier; le volet 3 touche la clientèle avec besoins spéciaux (handicapés, itinérants et autres) et offre une mise de fonds supplémentaire de la part de la SHQ, pouvant aller jusqu’à 30%. De plus, avec le volet 3, jusqu’à 100% des unités bâties peuvent devenir des logements subventionnés (contre 50% avec le volet 1).

Accès difficile

Dans sa forme actuelle, le programme AccèsLogis présente un ensemble de contraintes difficilement surmontables pour les envirosensibles à faible revenu en besoin urgent de logements sains.

Le conseil d’administration de l’OBNL en charge du projet doit être formé au tiers de bénéficiaires (ou de leurs représentants). Les bénéficiaires sont des personnes à faible revenu, souvent très malades à cause de mauvaises conditions environnementales dans leurs logements. Pour la plupart d’entre elles, il s’avère impossible de travailler plusieurs années à titre bénévole à la réalisation d’un projet d’habitation, tout en continuant d’habiter leurs logements malsains, de chercher d’autres logements moins malsains ou des lieux d’hébergement temporaires, en devenant de plus en plus malades. Quant à leurs proches, leur vie personnelle est souvent déjà affectée par cette problématique.

L’OBNL signe un contrat avec un Groupe de ressources techniques (GRT) rémunéré à même les subventions allouées au projet. Même avec l’aide du GRT, la tâche demeure considérable pour l’OBNL. 15% des investissements doivent provenir du milieu, sous forme de levées de fonds, dons, commanditaires, rabais de taxes, etc. Une fois le projet réalisé, l’OBNL en est le propriétaire et doit en assurer la gestion et l’administration (y compris des programmes de subventions au loyer). Finalement, comme le handicap des sensibilités environnementales n’est pas reconnu par la SHQ, le volet 3 , avec son budget supplémentaire de 30%, n’est pas (jusqu’à présent) disponible pour cette clientèle, qui doit donc trouver les fonds supplémentaires pour la construction avec des techniques et matériaux spécialement adaptés à leurs besoins.

 

Changements nécessaires

La mesure la plus urgente à appliquer serait la reconnaissance du handicap des sensibilités environnementales par le ministère de la Santé et la SHQ, en conformité avec Santé Canada, la SCHL et la Commission canadienne (et ontarienne) des droits de la personne. Ceci ouvrirait la porte à :
  • l’accès aux différents programmes prévus pour les clientèles avec besoins spécifiques (programme d’adaptation du domicile (en milieu privé), AccèsLogis volet 3, etc.). Les projets d’habitation destinés à des personnes malades devraient être entièrement mis sur pied par la SHQ avec l’aide de partenaires de son choix. Les bénéficiaires seraient consultés sur le design et le choix des matériaux. Le volet 3 étant disponible pour les itinérants, on pourrait prendre en compte la forme  d’itinérance vécue par plusieurs envirosensibles à faible revenu (voir Crise du logement, pauvreté et errance chez les envirosensibles ).

  • les accommodements nécessaires à cette condition de santé par des exceptions aux règles de gestion actuelles. En cas de renonciation au logement HLM pour des raisons de santé et sur présentation d’une lettre médicale, aucune pénalité ne devrait être appliquée. Étant donné le manque de médecins spécialistes des sensibilités environnementales au Québec, les lettres de médecins généralistes devraient être acceptées, ce qui n’est pas le cas présentement.

  • les aménagements permettant une meilleure qualité de l’air dans les édifices subventionnés. Chaque OMH  de plusieurs édifices devrait en réserver un certain nombre aux non-fumeurs (en proportion du nombre de foyers non-fumeur). Ceci est d’autant plus nécessaire qu’on compte dans la classe pauvre un nombre plus élevé de fumeurs et en même temps un certain nombre de personnes bénéficiaires de la Sécurité du revenu pour des raisons de santé, dont les troubles respiratoires. Dans l’un de ces édifices sans fumée, aucun parfum d’ambiance, insecticide ou produit de nettoyage toxique ne serait appliqué. Quant aux OMH d’un seul édifice, des ventilateurs récupérateurs de chaleur pourraient être installés dans les logements des personnes sensibles aux polluants. Même si ces mesures ne peuvent se substituer à la construction d’immeubles adaptés, elles constitueraient déjà une grande amélioration par rapport aux conditions actuelles. Le PAD n’étant pas accessible en logement subventionné, un budget devrait être prévu pour des aménagements tels que remplacement des couvre-sols toxiques, décontamination de la fumée de tabac, etc.


En 2008, Québec vient d’allouer un budget de 1,2 milliards pour rénover les HLM. Les locataires ont été consultés, mais comme la plupart sont fumeurs, il faut aller au-delà de eurs demandes en ce qui a trait à la qualité de l’air; ce qu’a fait le conseil d’administration de la Fédération des locataires de HLM du Québec, en demandant des échangeurs d’air dans le corridors. Les études démontrent cependant que ce type d’appareils ne peut éliminer la totalité des polluants du tabac, et ils ne peuvent résoudre les problèmes de  rculation de la fumée par les différents interstices et par les portes et fenêtres.


Les OMH qui bâtissent de nouveaux édifices avec AccèsLogis devraient sélectionner des matériaux moins toxiques et polluants que ceux présentement utilisés, tels les panneaux d’agglomérés à la colle d’urée-formaldéhyde (armoires de mélamine, planchers flottants)…Question d’éviter l’émergence de nouveaux cas d’asthme et de sensibilités environnementales.
 
  • Étant donné les conditions de vie très difficiles des HLM, il faudrait également instaurer un programme de subventions au logement privé pour le cas particulier des envirosensibles, dont l’état de santé est si intimement lié à la qualité de l’air dans leur logement. Si l’un d’entre eux a la rare chance de trouver sur le marché privé un logement relativement sain, la subvention pourrait alors lui permettre de survivre – et d’épargner à l’état des coûts en soins de santé. Au fur et à mesure qu’apparaissent sur le marché des logements dits « non-fumeur », ou que de plus en plus de gens adoptant un mode de vie écologique sont prêts à accommoder des envirosensibles en leur louant une chambre, ce type de subvention pourrait avoir son utilité (à condition qu’elle puisse être également applicable dans le cas d’une chambre).


Les coopératives et OSBL, qui comptent souvent parmi leur clientèle des familles avec de jeunes enfants, auraient avantage à se familiariser avec la gestion écologique des lieux.

 

Conclusion

Si les contraintes budgétaires du ministère de la Santé sont le principal motif du refus de la reconnaissance de maladies telles que le syndrome de fatigue chronique, la fibromyalgie et les sensibilités environnementales, on peut se demander pourquoi ces restrictions ne seraient pas réparties sur l’ensemble de la population, plutôt que d’entraîner le sacrifice de certaines catégories de malades.

On peut se demander aussi où le reste du Canada trouve les budgets qui lui permettent la reconnaissance  de ces handicaps (chambres d’hôpitaux aménagées au Nouveau-Brunswick, politique de non-parfum dans des lieux publics en Nouvelle-Écosse et en Ontario, 33 nouveaux logements pour envirosensibles à Ottawa…).

Depuis 2004, dans le cercle restreint des envirosensibles qu’elle connaît, l’auteure a assisté à un décès en logement subventionné, une tentative de suicide, un suicide et une mort imminente (au moment d’écrire ces lignes). Tous événements reliés à des problématiques de logement.

Si le Québec se distingue en ce moment par son retard (on se souvient du dossier de la reconnaissance des sages-femmes) et par sa tendance à réinventer la roue : posséder ses propres statistiques sur le pourcentage de population atteinte (les Québécois réagissent-ils différemment aux produits chimiques?), son propre consensus médical (celui de 1999 ne paraît pas accepté), ses propres définitions du handicap en excluant celui qui nous concerne…serait-il possible que le Québec en vienne à se distinguer par des projets d’habitation avant-gardistes qui permettraient à des envirosensibles de vivre en toute quiétude et de pouvoir oeuvrer à la prévention – car cette maladie est évitable – épargnant ainsi à l’État des frais de santé? C’est le défi que nous lui posons…

 

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819 674 0576

Site Internet de la SHQ : www.habitation.gouv.qc.ca
Programme AccèsLogis : ww.habitation.gouv.qc.ca/programmes/acceslogis.html
 

Jacinthe Ouellet
Mars 2007
Révisé octobre 2008

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